8 mars

Le droit de faire ce qu’on veut de notre corps
Le droit de te choquer
Le droit de te plaire
Le droit d’attacher, de s’attacher, de t’attacher
Le droit à une intimité politique
Le droit à toute sexualité consentante
Le droit d’être femme ou pas
Le droit de performer mon genre
Le droit d’en performer un autre
Le droit au genderfuck
Le droit de vendre nos talents
Le droit de vendre nos images
Le droit de choisir notre forme d’exploitation économique
Avec ce qu’on veut de notre corps

Se sentir mieux ?

Toi aussi tu t’es un jour posée la question de “mais ouh là la pourquoi je me sens mal avec les gentes ? ” ….

Moi aussi, jusqu’au jour où, lors d’un de mes cauchemars récurrents, j’ai eu THE révélation. 

  •  La société n’est pas une pieuvre qui va tout engloutir 

C’est bon, l’image te parle ? La première chose à se dire, c’est de quels gentes, de quelle société je me préoccupe ? Nous sommes toutes entourées de différents cercles : familial, amical, et souvent professionnel 1, professionnel 2, 3, 4 etc ….  Où est-ce que je me sens le mieux / le moins bien ? Avec qui ? A quel moment ? De la nuance, de la complexité. En bref : relativisons. Mais sans jamais minimiser l’impact du patriarcat et les bienfaits des endroits safes ou non-mixtes. 

  • C’est qui moi ?

Maintenant qu’on distingue toutes ces sphères dans lesquelles nous naviguons, il est temps de passer à ton adorable personne. Eh oui, toi aussi, tu dis, de manière régulière : “ je ne peux jamais être moi-même” ; “ah non mais là je suis différente”; “on porte tou.te.s un peu un masque “ “oui mais là je suis pas comme ça d’habitude”… Est-ce que ça voudrait dire que les êtres humains sont des caméléons? Sans doute … En tous cas, la seule chose de sûre, c’est qu’il n’y a que vous, oui toi [votre prénom ici] qui sait qui tu es? Ou pas… 

  • Connais-toi toi-même

    Depuis les temps antiques, ça a pas trop changé. Gnothi seauton, apparemment c’était gravé sur un temple, ben on pourrait presque continuer à s’en faire des tatouages aujourd’hui. Le pouvoir : la connaissance de soi. Si tu te connais, humblement, sans mensonge, si tu connais tes gouffres et tes lumières, tu as déjà abattu l’épicéa millénaire de la complexité des interactions sociales.
  • Les voyages forment jeunesse et vieillesse

Attention, on ne parle pas d’exploser le budget. S’il y en a…. Un voyage, c’est des provisions pour la route. Habitue-toi à la nouveauté. Même traverser ce pont au milieu de la ville pour autre quartier, c’est déjà une aventure. 

  • Communication

Oui, je sais, c’est l’astuce passe-partout qui marche pour n’importe quel sujet. N’empêche, quelle que soit la situation, mettre des mots ne peut faire qu’avancer les choses (la preuve, avant= rien, ensuite= des mots). Si ce ne sera pas pour les autres, ce sera au moins pour toi. Il n’y a jamais assez de place accordée à l’émotion, et pourtant, elle enveloppe notre quotidien. Colère, pleurs, joie… t’exprimer, cela te va si bien. 

  • Mon endroit de plaisir 

Nous avons toutes nos envies, nos attentes. Mais il y a quelqu’un qui SAIT, mieux que quiconque, nous aider. Notre corps. Oui oui, vraiment : écouter son corps, le découvrir et l’aimer, ça reste la clé ultime du bien-être en toutes situations. Prends vingt secondes pour observer ce qui se passe à l’intérieur. Mal quelque part? Fatiguée? Faim? Quelque chose t’énerve, te gêne, te chagrine, sans que tu saches pourquoi? Tout cela, ce sont bien des sensations, pourtant!!! Apprendre à reconnaître ces signes, c’est s’ouvrir la porte de la satisfaction. Mon.corps.parle. 

  • La solitude, c’est bien aussi 

Sans commentaire. A chacun.e de trouver la façon dont elle veut l’expérimenter. Cinq minutes, une heure, un jour, un mois… pourquoi pas. Nous sommes les maîtresses de notre temps et de nos envies. 

Nous sommes de la beauté, nos vies sont aussi précieuses que celle des autres. Elles sont aussi trop courtes pour que l’extérieur “la société”, prenne le pas sur nos bonheurs les plus essentiels.  Alors, aussi subjectifs que puissent être ces points, voici le plus important : nous faisons partie de ce monde. Avec nos forces et nos faiblesses, nous participons à son horizon. 

Vanille exquise

Kinky ou rien

C’est une provocation permanente. Ma douce vengeance, un rappel constant.

D’abord, décider de la senteur… puis seulement du flacon.

Bonjour, je cherche un parfum à la vanille !

ENFIN

Délicieuse boutique du passage de l’Argue ! Je me promenais jusqu’à ce que je la voie vraiment.

EXQUISE

Une ode, ce parfum est une ode. Aujourd’hui encore, à chaque note.

“Une caresse sensuelle”

Comment peut-on être vanille et si complexe à la fois ?

Oser la connotation

Je fais de la pole dance. Oui, j’aime prendre la pose jambes ouvertes sur la barre. Si j’ai envie. Depuis que j’en fais – plus de sept ans, je vois un combat que je ne rejoindrai pas : se battre contre l’image “sexuelle” de la pole. L’ouvrir au grand public en privilégiant l’aspect gym ou plus largement non-exotic .

Tout ça me confronte à ma grande question depuis la nuit des temps : pourquoi avoir honte d’une connotation sexuelle ?

Attacher et être attachée, c’est quelque chose que je fais depuis mes… je dirais huit ans. Combien d’heures passées dans la salle de bains, en cachette, à tester différents types de liens et de zones du corps sur moi-même ? Combien de sensations dans les “jeux” que j’inventais avec mes amis ? Je me souviens aussi de la tête de ma première fois quand j’ai parlé de s’attacher avant. Et puis, j’ai finalement découvert le shibari dans une bibliothèque, avec un livre d’Araki.

Pareil, vouloir faire croire que le shibari, c’est un peu du yoga, c’est vouloir gommer, comme en pole dance, la honte de la sexualité. C’est le règne du porno chic au détriment du queer. Mais mettre en mouvement son corps et le connecter à d’autre personnes, public ou attacheureuses n’est jamais neutre! et l’énergie sexuelle jamais loin de l’énergie créatrice.

“Rendre accessible” une discipline en lui enlevant sa connotation, cela en dit long sur notre rapport au corps. Je ne peux plus accepter un mainstream édulcoré, où nous rejetons l’aspect le plus banal de la vie : la sexualité. Une ouverture au grand public oui, mais sans concessions.

Pole dance à la Salve, photo Eva Merlier


Ce dont je rêverais, c’est une acceptation plus grande des pratiques alternatives, aussi sexuelles qu’elles soient. Même, déjà, du sexe tout court. Pas parce c’est forcément bon et qu’il faut que tout le monde s’y mette, mais parce qu’il faut arrêter, définitivement, de confiner cela à des zones sombres et inquiétantes.

En pole dance comme en cordes, il y a plusieurs demeures dans la grande maison. Et de même que je ne dirai pas que mes cordes suivent plus le droit chemin que celles d’un-e autre, de même je refuserai d’admirer une danseuse juste parce qu’elle transforme une discipline artistique en compétition.

Faudra-t-il se féliciter d’avoir transmis une image non-sexuelle de la pole ou du shibari au grand public ? Seulement si cette approche ne dénigre pas toutes les autres. Qu’elle ne soit pas vue comme un moyen de s’élever ou de sublimer. Simplement de faire quelque chose de différent.